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Les systèmes biologiques sont gagnants sur le plan énergétique pour deux des trois objectifs agricoles

Centre d'agriculture biologique du Canada

Selon les résultats d’une étude s’échelonnant sur 12 ans, les systèmes d’agriculture biologique dans les Prairies sont gagnants sur le plan énergétique pour deux des trois objectifs agricoles.       

Si l’objectif principal des producteurs est de réduire les intrants énergétiques non renouvelables, les systèmes biologiques sont bien à l’avance. En n’utilisant aucun engrais ou pesticide synthétique, des économies d’énergie d’environ 50 p. cent ont été rapportées pour ces systèmes.

Si l’objectif principal des producteurs est d’accroître l’efficacité énergétique (énergie produite par unité d’énergie consommée), les systèmes biologiques avec une combinaison de céréales annuelles et de plantes fourragères vivaces seraient favorisés.    

C’est seulement dans le troisième secteur, où l’objectif principal des agriculteurs est d’accroître la production nette vivrière par unité de superficie de terrain, que les systèmes traditionnels utilisant des engrais et pesticides inorganiques sont favorisés. Ces systèmes fonctionneraient avec diverses cultures céréalières annuelles et vivaces.

« Nous savons que le contrôle biologique engendre des économies d’énergie non renouvelable », déclare  Robert Zentner de la Saskatchewan, auteur principal de l’étude intitulée « », publiée dans le Journal européen d’agronomie.

« Nous savons également que la production de nos systèmes biologiques est inférieure en raison du fait que les rendements sont traditionnellement à la baisse », a-t-il affirmé lors d’un entretien téléphonique.  

Si les économies d’énergie étaient le seul aspect à considérer, particulièrement dans un monde où les coûts en matière d’énergie non renouvelable s’accroissent et où il y a une pénurie des cultures sur pied, les systèmes biologiques seraient alors le choix de mise.        

Mais dans l’ensemble de la situation, avec la croissance continue des populations, on doit également considérer la production vivrière totale.  

« Si les producteurs optent davantage pour des systèmes biologiques ou fourragers, la production nette d’aliments destinés à la consommation humaine diminuera, selon l’étude. Cela peut s’avérer inacceptable dans un monde où le déficit vivrier s’accroît. »    

Toutefois, le choix d’optimiser la production vivrière exigera que les besoins en matière d’énergie non renouvelable restent élevés.    

« Peu importe la question que l’on examine, il y a toujours des options », affirme Zentner.

La solution à long terme serait sans doute d’établir des systèmes d’agriculture biologique ayant des besoins énergétiques faibles et produisant des quantités d’aliments comparables aux systèmes traditionnels.   

Zentner déclare que, selon les recherches aux États-Unis, dans certaines conditions et dans certaines régions agricoles, les rendements biologiques peuvent se rapprocher de la production traditionnelle. « Nous ne semblons pas encore être parvenus à ce stade au Canada. »      

Le problème peut résider en partie dans les sols, la température et les conditions de culture. Par exemple, dans le cadre de l’étude sur les énergies non renouvelables, les chercheurs scientifiques devaient faire face principalement à un type particulier de sol des prairies lors de conditions semi-arides avec une saison de croissance relativement courte. Bien que les conclusions générales soient probablement encore applicables, les résultats varieraient selon les différentes régions.     

Une autre partie du problème réside en l’absence de recherches dans le passé en vue d’accroître le rendement des systèmes biologiques. Zentner fait observer que des recherches portant sur les systèmes d’agriculture traditionnels ont été menées dans un centre de recherches agricoles à Swift Current depuis 1920, ou pendant plus de 90 ans. Toutefois, des recherches sur les systèmes d’agriculture biologique n’ont été amorcées ici qu’au cours des dernières années.

Si l’on effectue davantage de recherches, il est possible que les systèmes biologiques dans certaines régions du Canada puissent finalement avoir des rendements comparables aux systèmes traditionnels, affirme Zentner.

Il affirme que de nombreux agriculteurs remettent en question le mode de production vivrière qui repose sur l’utilisation excessive d’engrais synthétiques. « Cela est attribuable en grande partie à l’augmentation des coûts, mais également aux incidences environnementales », affirme-t-il. 

« Dans de nombreux cas, nous envisageons d’imposer des limites pour les atteintes à l’environnement associées à nos différents systèmes de contrôle. » 

L’étude s’échelonnant sur 12 ans, qui doit durer encore six ans, portait sur une vaste gamme de systèmes et de cultures.       

L’étude comparait une matrice de neuf systèmes de culture pour les Prairies s’appuyant sur trois niveaux de production : les systèmes traditionnels à haute production, les systèmes à production réduite où l’on tentait de diminuer les intrants sans réduire le rendement des cultures, et les systèmes de production biologique où la diminution des intrants était censée réduire le rendement des cultures.      

Les niveaux de production étaient associés à trois niveaux de diversité des cultures, allant d’un système à faible diversité à un ensemble divers de céréales annuelles, de graines oléagineuses et de légumineuses à graines, et à un ensemble très divers de céréales annuelles et de plantes fourragères vivaces.                         

L’étude laisse entendre que les producteurs auraient la possibilité de substituer les intrants entre eux afin d’améliorer le rendement concernant les autres questions de durabilité. La validité de l’étude repose sur l’ensemble de données en cours d’élaboration afin d’orienter de telles décisions.


Cet article a été rédigé par Steve Harder pour le CABC grâce au soutien financier de la Grappe scientifique biologique du Canada (une partie de l’ du Cadre stratégique Cultivons l’avenir d’Agriculture et agroalimentaire Canada. La Grappe scientifique biologique est le fruit du travail de coopération accompli conjointement par le
CABC, la et les partenaires de l’industrie.