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Agroécologie est un grand mot qui nécessite de vastes recherches

Centre d'agriculture biologique du Canada

À mesure que la population mondiale poursuit son escalade et continue d’accroître la demande pour des aliments, les chercheurs comme les agriculteurs se demandent si les terres agricoles disponibles au Canada pourront répondre de façon durable aux besoins futurs.  S’efforçant d’assurer la sécurité alimentaire à long terme du Canada, Stewart Brandt et un groupe de chercheurs d’Agriculture et Agroalimentaire Canada espèrent que les recherches agroécologiques en cours apporteront la clé de la réussite agricole du pays.

Les premiers résultats des discussions et des expériences sur l’aménagement recueillis par des scientifiques de disciplines variées au fil de milliers d’heures sont publiés dans l’article «  » de l’European Journal of Agronomy.  Pour reprendre l’expression de Stewart Brandt, ces résultats sont, agroécologiquement parlant, « un véritable pot-pourri ». 

L’agroécologie se définit de façon générale par l’application de principes écologiques à l’étude de l’agriculture. Donc, tandis que la recherche scientifique traditionnelle peut se concentrer sur un élément de la production agricole, comme le rendement de la culture, pour mesurer la réussite d’un système de culture, Stewart et son équipe évalueront également les incidences sur les ressources et l’environnement du système.

« Cette étude est inédite au Canada », déclare Stewart Brand lors d’un entretien téléphonique récent, en ajoutant qu’en raison des complexités en jeu dans l’étude écologique, c’est également « un énorme défi ».

Établie en 1994, à Scott, en Saskatchewan, l’expérience au champ compare les rendements des céréales, les densités des mauvaises herbes et des maladies ainsi que les populations d’arthropodes dans le sol (un bon indicateur de la santé du sol) de neuf systèmes de culture. Chaque système est une combinaison de l’un de trois systèmes de gestion différents, c’est-à-dire biologique, traditionnel qui utilise moins d’intrants et traditionnel qui utilise beaucoup d’intrants et de l’une de trois méthodes de rotation différentes, soit une rotation blé-jachère intensive peu diversifiée, un système de rotation annuel diversifié à base de céréales et un système annuel diversifié axé sur les vivaces qui comprend un mélange de grains et de plantes fourragères. Les populations d’arthropodes sont également comparées à plusieurs sites d’herbages non remaniés.  

Stewart Brandt fait remarquer qu’en ce qui concerne l’incidence environnementale et la durabilité à long terme, il n’y a pas de système agricole beaucoup plus avantageux qu’un autre.  Il ajoute que le problème réside, en partie, dans le remplacement des intrants du système, car chaque intrant présente ses propres avantages et inconvénients. 

Par exemple, alors que l’exploitant traditionnel qui utilise beaucoup d’intrants aura généralement recours à des herbicides pour lutter contre les mauvaises herbes, le cultivateur biologique optera plutôt pour le labour.  Des ouvrages montrent que les herbicides font dériver et polluent les voies d’eau et qu’ils perturbent la vie microbienne. En revanche, des labours intensifs peuvent détruire la structure du sol, abîmer les organismes présents dans le sol et contribuer à l’érosion du sol.  

Stewart Brandt souligne que, peu importe la méthode de gestion agricole, tous les agriculteurs, y compris ceux qui souscrivent aux principes biologiques, « doivent reconnaître qu’il y a des carences [dans chaque système] et que nous devons tous investir afin de trouver des solutions à ces problèmes ».

Brandt est d’avis que la solution réside, en partie, dans l’adaptation à l’environnement. Il insiste pour dire que le rôle de la faune du sol sur les plans de la santé et de la productivité des végétaux et du sol est largement sous-estimé et inconnu. Depuis les débuts de cette recherche, par exemple, Stewart Brandt et son équipe ont découvert de nombreuses espèces de sol dont il ignorait l’existence en Saskatchewan. Déterminer leur fonction au sein des relations complexes de l’agroécosystème et les méthodes de gestion qui sont les plus favorables pour leurs populations constituera le prochain défi.

Les agriculteurs en tant que tels constituent un autre élément indispensable d’une solution durable. Brandt avoue que la pression est forte.

« On demande au secteur agricole de fournir plus que de la nourriture », déclare-t-il. Les exploitants doivent également assumer le rôle de responsables en matière de gérance environnementale en protégeant les terres agricoles viables du Canada pour les générations à venir. C’est beaucoup demander, c’est certain, mais Brandt est optimiste.

« Je n’ai pas encore rencontré un agriculteur qui a peur de manger la nourriture qu’il produit  », affirme Brandt en ajoutant que les agriculteurs qui l’ont rencontré, qu’ils soient biologiques ou traditionnels, veulent tous produire des aliments qui sont sains et nutritifs. Comme les aliments sains sont un produit direct d’une terre en santé, il serait logique que tous les agriculteurs mettent la main à la pâte afin de trouver de nouvelles solutions pour assurer une durabilité à long terme.
« Évidemment », déclare-t-il. « C’est leur gagne-pain. »

À ce titre, Stewart Brand et son équipe continueront de travailler sans relâche afin de « mettre au point la science qui donnera aux agriculteurs les bons outils pour relever ces défis », surtout ceux qui ont trait à la demande pour de la nourriture qui va en s’accroissant, aux ressources en terres agricoles qui s’amenuisent et à un agroécosystème dont le potentiel demeure largement inexploité.

L’ensemble complet des résultats de recherche de Stewart Brandt, qui n’a pas encore été publié, figurera sous peu dans un deuxième article à paraître dans l’European Journal of Agronomy.


Cet article a été rédigé par Tanya Brouwers pour le CABC grâce au soutien financier de la Grappe scientifique biologique du Canada (une partie de l’ du Cadre stratégique Cultivons l’avenir d’Agriculture et agroalimentaire Canada. La Grappe scientifique biologique est le fruit du travail de coopération accompli conjointement par le
CABC, la et les partenaires de l’industrie.